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Jean Messiha réunit plus de 115 000 euros de dons pour agir en justice contre une décision de l’Arcom

« Je vais me battre jusqu’au bout. » Jean Messiha, ancien délégué national du Rassemblement national, ancien adhérent et porte-parole de Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, est en guerre contre l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). « On veut me faire taire », a clamé le quinquagénaire sur son compte X, mais aussi dans l’émission « Touche pas à mon poste », jeudi 23 novembre.
A l’origine de son courroux : la décision de l’Arcom, prise en réunion plénière le 8 novembre, de demander aux chaînes de télévision et aux antennes de radio de décompter son temps de parole en tant que personnalité politique.
Le 21 novembre, le président du cercle de réflexion Vivre Français (c’est de cette façon qu’il se présente sur le réseau social X) a lancé une cagnotte pour l’aider à financer, outre « sept procès », ce combat contre « l’administration » qu’il accuse de vouloir le museler. Jean Messiha aime bien les cagnottes : c’est lui qui était à l’origine de la « cagnotte de la fierté nationale », en soutien à la famille du policier qui a tué le jeune Nahel – d’un montant de 1,6 million d’euros, elle lui vaut une plainte de la famille de la victime pour « escroquerie en bande organisée ».
Le 28 novembre en fin de journée, la « cagnotte de la résistance » atteignait, elle, les 115 000 euros. De quoi régler les honoraires de son conseil, Gérald Pandelon, qui devait déposer dans la journée un recours en référé-liberté, susceptible d’être examiné dans les quarante-huit heures, dans l’espoir d’établir qu’en l’espèce, « plusieurs libertés fondamentales (liberté d’entreprendre, libre exercice d’une profession, liberté d’expression) » étaient bafouées.
« C’est très sournois, de la part de l’Arcom, déclare l’avocat. Elle n’interdit pas Jean Messiha d’antenne mais, en décidant de l’apparenter à un groupe politique auquel il n’a jamais appartenu, les “divers droite”, elle tend à le priver définitivement de parole ! » Lorsque l’appartenance à un parti politique n’est pas clairement identifiée, l’Arcom ne dispose cependant pas d’autres catégories que « divers droite », « divers gauche » et « divers centre » – la catégorie « divers extrême-droite » n’existe pas (pas plus que « divers extrême gauche »).
Jean Messiha n’est pas le seul mécontent à figurer sur la liste récemment envoyée par l’Arcom dans les médias audiovisuels, afin qu’ils se conforment aux règles du pluralisme, en vue des prochaines élections européennes, qui doivent se tenir en France le 9 juin 2024. Y figure ainsi l’avocat Gilles-William Goldnadel, au titre du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), dont la fiche Wikipédia indique qu’il était en 2018 le « secrétaire général à la justice ». « Je n’ai jamais adhéré au CNIP, je n’ai jamais cotisé, je n’ai jamais fait de déclaration publique en leur nom, se défend le sociétaire de l’émission “L’Heure des pros”, sur CNews. Je leur ai donc demandé de m’enlever de cet organigramme de fantaisie, afin de lever toute ambiguïté. »
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